L’ex-avocat Sidney Amiel est jugé en appel depuis le 9 octobre à Nanterre. Lors de son premier procès, il avait été condamné à 10 ans de prison ferme. Il nie toujours avoir commis un viol et des agressions sexuelles.
Qui est Sylvain Amiel ? Un obsédé sexuel et manipulateur ou un homme à femmes tactile et grivois ? Pour les parties civiles, la culpabilité de l'avocat chartrain ne fait aucun doute. C'est la plainte pour agression sexuelle d'une de ses clientes qui avait déclenché l'affaire en juillet 2010. Une vingtaine de témoignages similaires de clientes et d’employés de son cabinet, l'un des plus florissants de la ville de Chartres, avait alors été recueillis, des faits prescrits dans leur immense majorité. Quatre plaintes avaient été retenues.
Décrit par plusieurs collaboratrices comme un "obsédé sexuel" et un "manipulateur" avec "une image dégoûtante de la femme", l'homme est également accusé par son ex-belle fille de l'avoir agressée sexuellement lorsque celle-ci était mineure.
Face à ces accusations, Sylvain Amiel a semblé parfois impassible, parfois indigné. Il se décrit comme un "homme infidèle mais au cœur d’artichaut"mais qui porte un regard tendre sur les femmes. "J'aime les femmes au sens propre du terme", a-t-il insisté, niant toute violence ou agression à l'encontre du sexe opposé. "J'ai eu dans ma vie plusieurs femmes dont j'étais très amoureux et qui, je crois, m'étaient très attachées", a-t-il assuré, vêtu d'un costume bleu élégant.
Interrogé sur sa sexualité, M. Amiel l'a qualifiée d'"emprunte d'amour". La plupart de ses anciennes collaboratrices le décrivent comme "quelqu'un d'extrêmement intelligent et manipulateur", a souligné une enquêtrice à la barre.
"C'était une affaire sensible, a rappelé une autre enquêtrice, car Me Amiel est un personnage connu sur Chartres". Lors de l'enquête, il avait évoqué la possibilité d'un complot "professionnel, policier et antisémite" ourdi à son encontre par des concurrents. Plus de 100 témoins sont appelés à témoigner pour ce procès. L’ancienneté des faits et l’enquête vieille de huit ans vont rendre "difficile" ce dossier selon le président de la cour d’assises des Hauts-de-Seine.
Le verdict sera rendu le 24 octobre.